Asnières

Le hameau d’Asnières est sans conteste le joyau de la commune. Il ne comporte que quelques maisons anciennes, ainsi que deux châteaux, l’un à l’emplacement de l’hôtellerie de l’abbaye, bâti en 1875 dans le style néo-gothique par l’architecte Corbineau de Saumur, l’autre un peu à l’écart est du XVIIIe,  mais surtout l’abbaye d’Asnières, une des réalisations les plus accomplies de l’art gothique angevin.

    La terre d’Asnières avait été donnée vers le milieu du XIes par Grécie, dame de Montreuil-Bellay et son fils Giraud Berlay, aux moines de St Nicolas d’Angers. Bernard de Tiron y établit en 1114, une petite colonie de moines. En 1129, le nouvel établissement devient abbaye et reçoit en 1133, d’importants privilèges de Giraud II Berlay. Asnières devient la nécropole des seigneurs de Montreuil-Bellay. L’abbaye et l’église prospèrent jusqu’au XVIes.

Les guerres de religion ont des conséquences terribles: les bâtiments sont ravagés en 1569. Au XVIIes, il ne reste plus que 6 religieux. Vendu comme bien national en 1790, le domaine est partagé entre plusieurs propriétaires. L’église qui avait été transformée en grange, perd toute sa nef en 1853. MM Chapée et de Geoffre acquièrent les vestiges qui sont classés en 1909.

Le département du Maine et Loire en devient propriétaire en 1950. Il y accomplit des restaurations importantes ces dernières années.

    Il reste de l’abbaye d’Asnières, le mur nord de la première église romane (1ère moitié du XIIe s) et surtout, le transept et le choeur. Le transept sud, est de la seconde moitié du XIIe s, la croisée du transept, le transept nord et le choeur sont de la première moitié du XIIIe s. Le choeur est un chef d’oeuvre d’élégance et de finesse. Les voûtes très bombées, sont caractéristiques de l’art gothique angevin. Les clés de voûte présentent un riche programme icônographique qui a conservé sa polychromie d’origine. Les cinq clés majeures représentent le Christ bénissant entouré des quatre évangélistes. Les autres clés représentent des scènes de la vie du Christ. Il reste au sol, une partie du pavage médieval.

La jolie petite chapelle de l’abbé du XIVe s, complète cet ensemble. Elle est construite sur un plan carré avec fenêtres à triple quadrilobes. La voûte a également deux belles clés sculptées dont l’une représente la crucifixion, motif en relief sur un fond peint de fleurs de lys. Elle abrite deux gisants d’abbés, copies plutôt maladroites des célèbres gisants de Fontevraud. L’un d’eux est-il celui du fondateur de l’abbaye, Bernard de Tiron?

A partir du 16 septembre 2013, la convention qui lie la commune de Cizay la Madeleine au département du Maine et Loire, s’arrête. La commune ne s’occupera plus des visites. L’abbaye est aujourd’hui une propriété privée.